L’Amérique latine « littoralement »

Du golfe du Mexique à la Patagonie, l’Amérique latine compte plusieurs dizaines de milliers de kilomètres d’un extraordinaire littoral. Ces paysages de côtes et d’îles baignés par la mer des Caraïbes, l’océan Atlantique ou l’océan Pacifique abritent certaines des plus belles plages au monde.

Décors de carte postale
Avec plus de 10 000 km de côtes bordées par trois mers et océans différents, le Mexique figure généralement en bonne place dans les classements dédiés aux « plus belles plages du monde ». La péninsule du Yucatán possède à elle seule plusieurs de ces spots de rêve, à l’image de la minuscule Isla Mujeres, au large de Cancun, dont les plages tropicales protégées des vents sont caressées par les eaux paisibles de la mer des Caraïbes. Un peu plus au sud, Playa del Carmen est elle aussi célèbre au-delà des frontières mexicaines, pour le charme de l’ancien village de pêcheur qui la borde, la blancheur de son sable et la clarté de ses eaux.
Sur la côte Pacifique, la « Playa del amor » est également une habituée des palmarès. Située dans les Islas Marietas, au large de Puerto Vallarca, cette plage – plus vraiment – secrète, nichée au creux d’une grotte à ciel ouvert, n’est accessible qu’à marée basse. Cayo de Agua, au Venezuela, est une autre référence en matière de plage paradisiaque, que nul voyageur ne saurait se lasser d’immortaliser. Même émerveillement en République dominicaine, depuis le nord et Playa Dorada, qui combine palmiers, sable clair, eaux couleur lagon et brise marine, jusqu’au sud et l’île de Saona, qui a tout du paradis terrestre et où la mer, écrit Le Routard, « contient toutes les nuances du bleu ».

À ne pas manquer non plus : les plages de la péninsule sauvage de Nicoya, sur la côte Pacifique du Costa Rica, et celles du Parque Nacional Natural Tayrona, sur la côte caribéenne de la Colombie.

Spots de renommée mondiale
Repaires de noctambules, refuges pour stars ou stars elles-mêmes, certaines plages ont su entretenir leur mythe et leur attractivité au fil du temps. La plus culte de toutes est peut-être Ipanema, carioca belle et branchée dont le triptyque musique, corps bronzés en maillots et caipirinha dégustée les pieds dans le sable continuent de faire rêver partout dans le monde. Routards et fêtards s’attardent aussi dans le cadre grandiose de Choroni, village coloniale des Caraïbes dont la Playa Grande est l’une des plus réputées du Venezuela. Les rythmes envoûtants des percussions qui font vibrer la plage, le soir venu, en font un lieu de fête incomparable.

Zipolite, sur la côte Pacifique du Mexique, est devenu célèbre dans les années 1970 avec l’arrivée sur son rivage sauvage de hippies aux aspirations libertaires. Sa plage n’a pas résisté à la société de consommation et aux infrastructures touristiques, mais on y croise encore des adeptes du peace & love, des surfeurs, des familles en vacances… et des nudistes, que cette plage est l’une des rares dans le pays à accueillir ! D’autres plages mexicaines doivent leur renommée actuelle à l’histoire ancienne. Ainsi trouve-t-on à Tulum, au pied du célèbre site archéologique présentant les vestiges d’une cité maya, une immense plage de sable blanc vierge de toute construction sur plusieurs kilomètres.

À ne pas manquer non plus : la très VIP Cabo San Lucas, dans l’état mexicain de Basse-Californie du Sud (John Travolta y a fêté ses 50 ans) et Varadero la cubaine, touristique mais emblématique (au point d’avoir donné son nom à une moto), pour la réserve de Punta Hicacos voisine, « l’autre Varadero ».

Invitations à l’aventure
Lointaines, immenses ou sauvages, certaines plages fascinent par leur caractère quasi inaccessible. C’est le cas de Gardner Bay, située sur l’île Española (dans l’archipel équatorien des Galápagos), dont les plages peuplées d’otaries et d’albatros éveillent bien des rêves d’aventure. Moins isolées, les dunes de Taroa, en Colombie, n’en sont pas pour autant faciles à conquérir. Situées à Punta Gallinas, le site le plus au nord de l’Amérique du Sud, ces collines de sable doré plongeant directement dans la mer des Caraïbes offrent un spectacle grandiose. Lequel se mérite : on accède au site après 2 heures de bateau ou 3 heures de route… et un bon crapahutage.
Autres dunes, autre pays : au Brésil, les adeptes de la marche en sable partent à la conquête des dunes et lagunes des Lençóis Maranhenses. Les monticules sableux de ce parc national situé au bord de l’Atlantique abritent des oasis aux eaux chaudes et translucides. Dans cet environnement désertique où les « plages » sont innombrables, la vraie mer n’est pas si loin mais l’horizon peut sembler infini. Admirer la plage Baia do Sancho, située plus au sud sur l’île Fernando de Noronha, demande aussi des efforts. Le chemin qui y mène est semé d’embuches, entre échelles métalliques et escaliers taillés dans la roche, mais les falaises spectaculaires, la beauté des vagues et l’isolement des lieux valent le périple.

À ne pas manquer non plus : deux plages brésiliennes très bien préservées par la communauté locale, Jericoacoara, station balnéaire bohème où les voitures extérieures au village n’ont pas le droit de cité, et Mangue Seco, véritable éden dont les habitants défendent corps et âme l’esprit écolo.
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Impossible, bien sûr, de dresser un palmarès exhaustif des plages qui méritent un petit ou un grand détour : l’Amérique latine en regorge ! Qu’ils abritent rêveurs, surfeurs ou manchots joueurs, ces bancs de sable entre terre et mer incarnent nos désirs d’évasion et nos envies de paresse. On y reste un moment mais on y pense toute une vie. Bercé par la musique, les rires, les chants d’oiseaux ou le seul bruit des vagues, chacun peut y trouver sa vision du bonheur ; la plage est, à elle-seule, un merveilleux voyage.