À la tête d’Air Europa France depuis 2004, Alcino Ribeiro a contribué à faire de la compagnie espagnole une référence vers l’Amérique latine et les Caraïbes. Pour la COTAL, il revient sur
sa mission, les enjeux du secteur de l’aérien et l’actualité de son entreprise pour l’année 2025.
Quel parcours vous a mené jusqu’au poste de General Manager que vous occupez actuellement ?
Mon parcours est un peu atypique. J’ai d’abord étudié pour devenir agent de voyages, mais, ironie du sort, je n’ai jamais exercé ce métier et c’est par un heureux hasard que j’ai découvert le monde de l’aérien… Après avoir travaillé pour un excursionniste à Paris, puis une société de transport de voyageurs, j’ai rejoint un tour-opérateur espagnol appartenant au groupe Globalia. C’est ce même groupe qui possède Air Europa. En 2004, on m’a proposé de développer la compagnie en France. Honnêtement, à l’époque, mes connaissances des avions se limitaient à les prendre pour partir en vacances ! Mais ce défi m’a immédiatement séduit et, depuis, je n’ai jamais regretté cette aventure.
En quoi consiste exactement votre poste chez Air Europa ?
Depuis plus de 20 ans, mon rôle est notamment de superviser toutes les activités de la compagnie en France. Cela inclut la gestion des équipes commerciales et du back-office, mais aussi les équipes à l’aéroport d’Orly. Nous y opérons 3 vols quotidiens vers notre hub de Madrid pour connecter vers l’Amérique latine, ainsi que 4 vols hebdomadaires sur Palma de Majorque. J’ai également été chargé d’implanter Air Europa à l’aéroport de Bruxelles en 2012, puis de reprendre la direction des opérations à Amsterdam, où la compagnie est présente depuis 2011, en
2019. Je dirige donc 3 délégations à ce jour.
Qu’est-ce qui vous plaît tout particulièrement dans cette mission qui est la vôtre ?
Travailler dans l’aérien, c’est un privilège ! L’avion est synonyme de voyages, de découvertes, de rêves… J’apprécie tout particulièrement de faire partie d’une entreprise à taille humaine où la proximité, que ce soit avec les dirigeants ou les équipes, est essentielle. C’est aussi stimulant d’être dans une industrie en constante évolution, sur le plan technologique comme en matière de développement durable. Enfin, le travail de partenariat avec les professionnels du voyage pour promouvoir les destinations que nous desservons à travers toute l’Amérique latine et les Caraïbes
est passionnant. Nous avons en effet la chance de pouvoir compter sur d’excellents partenaires, à l’image de la COTAL qui partage notre mission de faire connaître cette magnifique région du monde au public.
Quelles sont vos principales réussites à ce poste ? Et vos défis à venir ?
Ma plus grande fierté, c’est d’avoir positionné Air Europa sur le marché français malgré une concurrence féroce et face à des compagnies majeures. Cela n’a pas été facile, mais grâce à une équipe engagée et dynamique, nous avons su faire notre place et devenir une référence, en particulier pour l’Amérique latine. Pour l’avenir, le défi est clair : continuer à renforcer notre présence et à faire de notre compagnie un acteur incontournable vers cette région, tout en maintenant un haut niveau de satisfaction de nos passagers.
Quelle est l’actualité d’Air Europa aujourd’hui ? La compagnie a-t-elle des projets pour cette année 2025 ?
Les années qui viennent s’annoncent tout aussi passionnantes. En 2025, notre flotte accueillera deux nouveaux Boeing 787 Dreamliner et trois Boeing 737 Max. Cela nous permettra d’atteindre 59 appareils et de relancer certaines destinations, comme Salvador de Bahia, mais aussi d’ouvrir de nouvelles routes directes depuis Madrid, comme Quito et Guayaquil. Cette année, nous augmentons également nos fréquences vers des destinations phares comme Panama City, Medellín et Asuncion, pour offrir un vol quotidien. Malgré les défis, notamment liés à la
pénurie d’avions, nous avons un plan structuré et ambitieux pour continuer à nous développer.
Quels sont, selon vous, les grands enjeux du secteur aérien aujourd’hui ?
C’est une industrie fascinante qui doit faire face à une forte croissance du trafic et à une concurrence accrue, tout en relevant des défis environnementaux majeurs. La décarbonation reste le défi principal du secteur, notamment à cause des progrès encore limités sur les carburants durables. Les compagnies doivent donc innover constamment pour réussir à concilier durabilité et compétitivité, car les attentes des passagers sont élevées, que ce soit en termes de prix ou d’impact environnemental.
À titre personnel, avez-vous un lien particulier avec l’Amérique latine ? Des conseils à partager avec nos lecteurs ?
Quand on travaille pour une compagnie qui dessert l’Amérique latine, on devient vite très attaché à cette région ! J’ai eu la chance de visiter des pays comme l’Argentine, le Brésil ou le Pérou, et chaque voyage a été une découverte incroyable. La richesse culturelle, la beauté des paysages et la chaleur de la population locale en font autant de destinations uniques. Mon conseil ? Partez avec un esprit ouvert et curieux, en prenant le temps de rencontrer les habitants, d’admirer leurs traditions et d’explorer des lieux moins touristiques mais tout aussi merveilleux.
cette région n’a pas fini de me surprendre, et je suis impatient d’y retourner !
20 destinations à travers l’Amérique latine et les Caraïbes
San Pedro Sula, Cancún, Bogotá, Lima, Saint-Domingue… Air Europa dessert actuellement une vingtaine de villes en Amérique Centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. À l’image de La Havane, où 6 liaisons sont opérées chaque semaine depuis Madrid, certaines d’entre elles sont même des destinations phares pour la compagnie. La dernière liaison ouverte, à l’été 2024, permet de rejoindre Santiago de los Caballeros, au nord de la République Dominicaine, à raison de deux vols hebdomadaires depuis la capitale espagnole.