Les meilleurs spots d’Amérique latine pour l’observation de la faune

 

Dans les réserves de biosphère, une myriade d’espèces

Avec 130 sites déclarés réserves de biosphère par l’UNESCO, la zone Amérique latine et Caraïbes ne manque pas d’espaces protégés. Ces zones terrestres, marines ou côtières respectent une même exigence : parvenir à conserver la biodiversité tout en assurant une utilisation durable des ressources naturelles. Dans ces réserves qui constituent bien souvent l’habitat naturel de nombreux oiseaux, singes, félins, reptiles, insectes ou mammifères marins, on rencontre tout ce que l’Amérique latine compte de faune sauvage, des animaux les plus emblématiques aux espèces les plus menacées.
Ainsi, plusieurs oiseaux en voie d’extinction parmi lesquels l’aigle harpie et l’araponga à gorge nue, reconnaissable à son chant métallique, trouvent aujourd’hui refuge au Paraguay, dans la Reserva Natural del Bosque Mbaracayú. La Ciénaga de Zapata, à Cuba, sert d’abri à la plus grosse population de crocodiles de Cuba, considérés comme bien d’autres espèces en danger critique. C’est le cas des baleines, dont beaucoup viennent se reproduire au large de la presqu’île de Valdés, en Patagonie argentine, ou des tortues géantes des Galápagos, pour qui l’Archipiélago de Colón, à 1 000 km au large des côtes de l’Équateur, est un véritable sanctuaire.
Certaines réserves sont transfrontalières, à l’image de Trifinio Fraternidad, située à la fois au Salvador, au Guatemala et au Honduras. Importante pour l’alimentation en eau des trois pays, elle se distingue aussi par son incroyable biodiversité avec ses coatis à nez blancs, ses ocelots, ses caracaras huppés, mais aussi par ses singes-araignées de Geoffroy, menacés de disparition. Au sein de la réserve Bosques de Paz, à cheval sur le Pérou et l’Équateur, on peut observer une autre espèce en péril, le jaguar, mais aussi le singe hurleur à manteau, dont le puissant rugissement se fait entendre à des kilomètres !

Au paradis des ornithologues, là où les oiseaux sont rois

Oiseaux emblématiques d’Amérique latine, les flamants roses vivent et se déplacent par groupes de plusieurs milliers d’individus. Le spectacle de ces nuées colorées est visible dans le Yucatán, où les réserves de Ría Lagartos et Celestún abritent deux des plus grandes colonies du Mexique. Le Phoenicopterus roseus apprécie aussi le plancton naturellement présent dans les eaux rouges de la Laguna Colorada, un lac salé de l’altiplano bolivien auquel il est assorti, mais aussi l’incroyable tranquillité de la Laguna Chaxa, dans le désert d’Atacama au Chili, et les superbes paysages montagneux de la Laguna de los Pozuelos, dans la province argentine de Jujuy.
Au Pérou, un guide gratuit de 110 pages répertorie les circuits qui permettent aux voyageurs d’approcher les 1 800 espèces d’oiseaux du pays : le coq-de-roche péruvien, le toucan bleu, le rara du Pérou mais aussi des colibris rares. Au Panama, la jungle du parc national de Soberanía est elle aussi un spot de birdwatching privilégié. On y admire trogons, cotingas et autres géocoucous le long des 17 km de la Pipeline Road, en haut de la tour de guet du Panama Rainforest Discovery Center (40m), ou depuis les chambres de la Canopy Tower, un ancien radar de l’armée américaine transformé en hôtel.

Impossible, enfin, de parler des oiseaux sans évoquer le Costa Rica, une autre destination appréciée des ornithologues et des passionnés de photographie animalière. À l’image du fabuleux quetzal et de l’ara rouge, les plus beaux oiseaux tropicaux se côtoient sur ce territoire volcanique aux forêts humides, qui concentre à lui seul près de 5 % de la biodiversité de la planète. Le pays est aussi un écosystème de premier choix pour les ibis, les hérons, les cigognes et bien d’autres oiseaux migrateurs qui viennent tremper leurs pattes dans les marais et marécages du refuge national de vie sylvestre Caño Negro.

Safaris-photos : le voyage au plus près de la vie sauvage

Il n’est pas rare de voir figurer des destinations latino-américaines aux palmarès des meilleurs safaris de la planète. C’est le cas du parc national Lauca, au Chili, dans les paysages volcaniques duquel le voyageur part à la rencontre des lamas, guanacos, vigognes, viscaches et huemuls (ou cerfs du sud andin), mais aussi d’oiseaux de toutes les tailles, avec 130 espèces allant du pluvier de la puna au nandou ou au condor. Un concentré de faune andine ! À l’autre bout du pays, en Patagonie, le parc national Torres del Paine sert de décor à des safaris-photos grandioses dédiés à l’observation du puma.
Les 5,5 millions de km² de la forêt amazonienne se prêtent eux aussi à d’incroyables excursions au contact de la faune, notamment en pirogue. L’Amazonie bolivienne est ainsi le royaume des aras, du barbacou à front blanc, du toucan, de la conure à tête bleue, mais aussi d’une incroyable population de reptiles, d’amphibiens ou d’insectes. Au sein de la réserve Mamirauá, au Brésil, il est possible de croiser ouakaris, alouates (singes hurleurs) et sapajous, entre autres primates, mais aussi des jaguars, des paresseux, des caïmans ou des dauphins roses de l’Amazonie, qui vivent en eau douce.
Toujours au Brésil, mais plus au sud, on organise des safaris-photos dans l’écorégion du Pantanal, avec observation du jaguar et d’une multitude d’autres espèces dont le capybara (plus gros rongeur du monde), l’iguane, le martin-pêcheur, l’aigrette, la buse… Enfin, au Mexique, en début d’année, les amateurs de safaris peuvent assister à deux des migrations animales les plus extraordinaires : celle des baleines grises, venues d’Alaska pour rejoindre les eaux chaudes du golfe de Californie, et celle des papillons monarques arrivés du Canada, visibles par millions dans les différents sanctuaires qui les accueillent à travers le pays.
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Où que l’on s’aventure en pleine nature, depuis la frontière américano-mexicaine jusqu’à la Terre de Feu, les animaux sont partout, rois fragiles mais incontestés de leur territoire. Dans cette région du monde aux décors variés, réserves, parcs et autres sanctuaires sont des paradis pour la faune sauvage comme pour ceux qui la contemplent. Une prochaine newsletter, consacrée aux parcs nationaux qui la jalonnent, reviendra sur l’importance de l’Amérique latine dans l’écosystème planétaire.