Le littoral latino-américain et caribéen compte de nombreux spots prisés des plongeurs, qu’ils pratiquent avec des bouteilles ou simplement munis d’un masque et d’un tuba. Certains de ces spots eux figurent même parmi les plus réputés à travers le monde en raison de la diversité de leur faune sous-marine, de la beauté de leur cadre ou tout simplement de leur accessibilité, qui convient aux pratiquants les plus jeunes ou aux moins expérimentés. Voici donc un tour de l’Amérique latine et des Caraïbes en 10 spots de plongée d’exception !
La péninsule du Yucatán et ses 6 000 cénotes
« Les cénotes sont des trous d’eau, des espèces de grottes effondrées dans lesquelles il y a de l’eau douce, expliquait Anne Rioux, journaliste et grande plongeuse, coautrice de l’ouvrage collectif Plongée autour du monde, au micro de l’émission « Chroniques littorales » sur France Inter en janvier 2024. Ce sont des sites historiques mayas dans lesquels on peut aujourd’hui plonger dans une eau absolument cristalline. C’est une expérience exceptionnelle ! » Ces puits naturels, profonds pour certains de plusieurs centaines de mètres, revêtaient effectivement un caractère sacré pour les Mayas. Anne Riou recommande de plonger dans le cénote Dos Ojos, à Tulum, car il est peu profond et facile d’accès : « On voit toujours la lumière et la surface. Vous avez l’impression de voler dans une grotte avec des stalactites et des stalagmites. » D’autres cénotes mexicains, qui sont autant de cavernes sous-marines au cœur de la jungle, ont les faveurs des plongeurs : la cénote Punta Laguna et les cénotes de Chac Mool, pour Le Routard, le cénote Suytun selon AD Magazine, le cénote Angelita pour la PADI (Professional Association of Diving Instructors), organisation internationale de référence pour la formation des plongeurs… Mais la péninsule du Yucatán abrite également d’autres spots appréciés des plongeurs, à l’image de Cozumel, avec le récif de Palancar, dont les cavernes, murs et autres fissures invitent à l’exploration, ou de Playa del Carmen, remarquable sanctuaire pour une vie marine variée.
Plongée à Cozumel
Le « Great Blue Hole », ou grand trou bleu du Belize
Situé à proximité du petit atoll de Lighthouse Reef, ce grand trou bleu a été découvert en 1971 par le commandant Cousteau à bord de son navire océanographique La Calypso. Anne Rioux, journaliste et grande plongeuse déjà citée plus haut, le fait figurer parmi les 50 plongées d’exception à l’honneur dans l’ouvrage Plongée autour du monde, édité par Lonely Planet et paru en novembre 2023. « Vu d’avion, c’est un cercle absolument parfait, bleu foncé, au milieu d’une mer émeraude, turquoise, explique-t-elle début 2024 au micro de France Inter. C’est en fait une espèce de tunnel qui descend très profondément et dont on se demande ce qu’il y a dedans. » À son intervieweur qui l’interroge justement sur ce qui s’y trouve, Anne Riou offre une réponse sans appel : « rien ! » Pourtant, cet abîme marin de 318 mètres de diamètre et 124 mètres de profondeur n’en finit pas de susciter la curiosité des plongeurs et la fascination de l’humanité tout entière. Car non seulement le Great Blue Hole s’observe du ciel, mais ce site de plongée parmi les plus célèbres de la planète est encore visible depuis l’espace ! L’Agence spatiale européenne a d’ailleurs publié sur son site internet une photo du trou, capturée par le satellite japonais ALOS.
Les îles Galápagos, refuge pour de nombreuses espèces marines endémiques
Le magazine GEO place l’archipel équatorien des îles Galápagos, dans l’océan Pacifique, à la 1ère place de son top 10 des plus beaux spots de plongée sous-marine. Une reconnaissance qui s’explique par son exceptionnelle biodiversité. « La réserve marine de 38 000 km² qui les entoure constituent un laboratoire vivant de l’évolution absolument unique au monde, confirme Le Figaro à propos de ces dix-neuf îles de l’océan Pacifique, situées au confluent de trois courants océaniques et à près de 1 000 kilomètres des côtes. Elles sont tellement isolées que les espèces qui y vivent sont souvent endémiques. » Le quotidien français ajoute que 2 909 espèces marines y ont été identifiées, dont 18,2 % n’existent qu’ici. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978, l’archipel des Galápagos offre une expérience de plongée inégalée avec des sites renommés pour leur large éventail de faune et de flore marines : Santa Cruz et sa réserve de tortues géantes, Gordon Rocks, qui concentre baleines pilotes, dauphins et requins-baleines, l’île Isabela, idéale pour nager en compagnie des lions de mer et des pingouins, mais aussi l’île Darwin et le volcan sous-marin de Roca Redonda, où s’observent plusieurs espèces de requins.
L’île Coco, paradis perdu au large du Costa Rica
Incarnation du mythe de l’île vierge, l’île Coco, au Costa Rica est un véritable éden. Côté terre, cette île inhabitée est recouverte d’une épaisse forêt tropicale arrosée de cascades qui évoque les origines du monde. Côté mer, elle est tout aussi paradisiaque avec des dizaines de poissons endémiques, à l’image du poisson chauve-souris aux lèvres rouges. On y voit également des espadons-voiliers, des raies léopards se déplaçant en bancs ou encore des dauphins, nombreux autour du Parque Nacional Isla del Coco. Destination rêvée pour nombre de plongeurs, qui l’envisagent souvent comme le voyage d’une vie – on n’y accède qu’en bateau, après 36 heures de navigation depuis Puntarenas, distante de 552 km, la plongée sur place requiert de l’expérience et le tout nécessite un budget conséquent –, l’île Coco est aussi et surtout connue pour son mont sous-marin, Bajo Alcyone, une crevasse de 25 mètres le long de laquelle évoluent d’impressionnants groupes de requins-marteaux. Ce spot figurant parmi les plus remarquables de la planète promet à la fois un grand spectacle, de belles émotions et des souvenirs tenaces.
Les eaux de Malpelo, lieu de rendez-vous pour les requins-marteaux
Au large de la côte pacifique de la Colombie, l’île isolée de Malpelo est bien connue des plongeurs. Là où se rencontrent monts sous-marins et récifs rocheux se rassemblent en effet de nombreux requins-marteaux halicornes. Un spectacle hypnotique, à en croire la Professional Association of Diving Instructors (PADI), mais aussi impressionnant, tant l’approche de ces prédateurs suprêmes est un moment rare. Entre murs abrupts et grottes évoluent également des thons, des carangues et des raies de différentes sortes, ainsi que des requins féroces (mais timides, malgré leur nom), des requins soyeux et des requins-baleines
Requin-marteau, photo d’illustration
À chaque espèce de squale sa saison de prédilection, même si Malpelo et ses eaux riches se prêtent à la plongée tout au long de l’année. On doit en grande partie leur préservation à Sandra Bessudo, plongeuse professionnelle franco-belge qui a grandi en Colombie. Celle-ci a œuvré avec beaucoup d’énergie et d’insistance pour que la zone soit classée, explique Le Figaro. Les 350 hectares de l’île et la zone maritime environnante sont aujourd’hui protégés du braconnage.
Les îles volcaniques de la péninsule de Basse-Californie
Avec deux côtes contrastées, le Mexique est une destination doublement appréciée des plongeurs. Outre les cénotes et les magnifiques récifs des Caraïbes, à l’est, un autre terrain de jeu s’offre à eux à l’ouest, dans les eaux du Pacifique. C’est le cas aux abords de l’île de Socorro, l’une des quatre îles isolées de l’archipel de Revillagigedo, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui sont autant de sommets de volcans émergeant de la mer. Les ballets de raies mantas géantes, dont les ailes font jusqu’à 6 mètres d’envergure, offrent un spectacle incomparable aux férus de plongée. Ces derniers ont parfois la chance de voir s’approcher ces créatures aussi curieuses que fascinantes, rappelle le Figaro dans un article de 2023 intitulé « Plongée sous-marine : quatre sites d’exception et loin de tout dans le Pacifique ».
Côté Pacifique, on peut aussi plonger parmi les quelque 900 espèces de poissons visibles dans la mer de Cortez, autre nom du Golfe de Californie, que le commandant Cousteau n’avait pas surnommé « aquarium du monde » pour rien ! « Dans ces vastes profondeurs se donnent en spectacle des hordes de chinchards à gros yeux, ces millions de poissons qui tourbillonnent autour des plongeurs, lit-on dans un dossier que Le Routard consacre aux meilleurs spots de plongée sous-marine du monde. Difficile de ne pas se laisser submerger par l’émotion que suscite cette farandole de petits individus qui vont et viennent, formant de-ci de-là des arabesques mouvantes. » Les otaries, nombreuses près des îlots rocheux de Los Islotes, au nord de l’île Partida, et parmi les forêts de laminaires au large de La Paz, capitale de la Basse-Californie du Sud, promettent également de belles rencontres.
Caye Caulker et la deuxième plus grande barrière de corail au monde
Si l’exploration du Great Blue Hole est réservée aux plongeurs expérimentés, on trouve à proximité d’autres spots plus accessibles et tout aussi grandioses. C’est le cas de Caye Caulker, qui se trouve à environ 1 km de la barrière récifale de Belize, laquelle s’étend de la péninsule du Yucatán, au Mexique, aux Islas de la Bahía, au Honduras. Elle compte d’innombrables sites de plongée qui « foisonnent de trésors, des gorgones finement ciselées aux somptueux massifs coralliens », selon le Lonely Planet, qui fait de Caye Caulker l’un des meilleurs spots au monde pour apprendre la plongée. Outre la multitude de spots accessibles au large du Belize, pour tous niveaux, ce petit pays anglophone impressionne par la vivacité et la diversité de sa population sous-marine. C’est tout particulièrement le cas parmi la myriade de petites îles du Turneffe Atoll, où l’on accède en excursion depuis Caye Caulker ou Ambergris Caye. Ses mangroves regorgent de poissons tropicaux aux teintes chatoyantes, frayant parmi les dauphins, les tortues… et même les requins !
Bonaire, l’île caribéenne où l’on peut plonger depuis la plage
Autre spot de plongée habitué des classements, la petite île néerlandaise de Bonaire, au sud des Caraïbes, abrite dans ses récifs coralliens près d’un demi-millier d’espèces de poissons.
On retrouve parmi eux différentes anguilles, des raies léopards mais également des hippocampes à long bec, aussi appelées « hippocampes mouchetées » en raison des petits points blancs qui les tachètent. Ses eaux cristallines et plutôt paisibles, dont la température est agréable toute l’année, attirent également des tortues vertes et des tortues imbriquées, ainsi que des groupes de dauphins qui viennent s’y ébattre. Si la destination est à ce point appréciée par les amateurs de plongée, c’est d’abord pour les efforts qu’elle mène en matière de préservation de la biodiversité. Mais c’est aussi pour la diversité des expériences qu’elle offre, déclinées pour tous les niveaux. Ici, même les enfants peuvent, dès 10 ans, s’adonner aux joies de l’exploration sous-marine, tandis que les plus expérimentés apprécient des sessions plus techniques, notamment dans la zone du Bonaire National Marine Park, la plus ancienne réserve marine du monde. On peut également plonger depuis les rivages de l’île sans à prendre le bateau, comme c’est le cas sous la jetée de Salt Pier ! En tout, l’île compte ainsi une centaine de sites directement accessibles depuis la plage, dont certains le long du Washington-Slagbaai National Park.
Au Honduras, des spots de plongée parfaits pour s’initier
En 2020, le site du Lonely Planet avait publié sa sélection des « meilleurs spots au monde pour apprendre la plongée ». On y retrouve Utila, l’une des îles de la Baie (Islas de la Bahía), dont on lit qu’elle « permet d’accéder facilement à l’extrémité sud de l’extraordinaire barrière de corail mésoaméricaine ». Les clubs de plongée locaux pratiquent en outre des tarifs attractifs pour les voyageurs au budget contraint, qui peuvent explorer les eaux environnantes toute l’année mais devront privilégier les mois de mars et avril pour espérer croiser quelques requins-baleines… Roatan, l’île voisine de cet archipel hondurien dont on dit qu’il offre l’un des meilleurs rapports qualité-prix de toute l’Amérique latine, figure également parmi les destinations fétiches des plongeurs. Lesquels trouvent dans ses murs de corail de formidables terrains de jeu… Outre les principales variétés de coraux visibles dans les Caraïbes, Il n’est pas rare d’y observer des crabes, des tortues de mer et des poissons en tout genre, dont des poissons-anges et des barracudas. Autre atout du site : il est protégé par le Roatan Marine Park où un droit d’entrée s’applique, limitant de fait les hordes de plongeur et contribuant aux actions de conservation entreprises.
Saona, en République Dominicaine : une piscine naturelle au cadre enchanteur
Considérée par la PADI comme l’une des meilleurs destinations pour plonger en famille, la République Dominicaine compte plusieurs spots particulièrement plaisants pour les adeptes de la discipline, qu’ils débutent ou qu’ils aient à leur actif d’innombrables explorations. Outre la facilité à se loger sur place, avec des complexes hôteliers tout compris souvent pensés pour une clientèle familiale, le pays est bordé d’eaux chaudes et calmes où l’on trouve certains récifs très peu profonds, situés à seulement quelques mètres des plages de sable blanc. Facile d’accès en bateau depuis Bayahibe, Saona est l’un des sites de plongée les plus réputés de République Dominicaine, avec son décor paradisiaque et sa piscine naturelle où abondent les étoiles de mer. Ici, nul besoin d’une bouteille pour pratiquer : un masque et un tuba suffisent pour contempler l’exceptionnelle vie sous-marine, entre chevaux de mer, poissons-trompettes et autres raies pastenagues. Un séjour en République Dominicaine est également l’occasion de découvrir d’autres spots appréciés, au rang desquels figure Catalina Island avec « The Wall », une spectaculaire paroi sous-marine, mais aussi ses clubs experts en plongées nocturnes, ou bien La Piscina, un site peu profond du Parc National de l’Est, à Bayahibe, idéal pour les débutants et les férus de snorkeling. Plus technique, la plongée auprès des épaves est une véritable spécialité dominicaine, que ce soit autour du Zingara, remorqueur gisant à près de 40 m à Sosua, de l’Atlantic Princess, navire de croisière coulé sur la côte de Puerto Plata pour créer un récif artificiel, ou du Captain Kidd, navire pirate qui attire les plongeurs au large de La Romana…
Cette sélection de spots d’exception vous a donné envie d’enfiler vos palmes et de vous (re)mettre à la plongée ? La COTAL vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour le second volet de ce dossier thématique, spécialement consacré à l’observation des cétacés !