Les îles d’Amérique latine, des plus secrètes aux plus incontournables

 

Iles secrètes, îles paradisiaques, îles du bout du monde

Dans l’imaginaire collectif, les îles symbolisent l’évasion et éveillent en chacun des rêves de Robinson. Certaines îles d’Amérique latine plongent le voyageur au cœur d’une véritable carte postale, à l’image d’Holbox, un petit paradis entre golfe du Mexique et mer des Caraïbes où le temps semble s’être arrêté. Peu d’infrastructures, pas de routes goudronnées, des langoustes fraîches dégustées à peine pêchées, des plongées à la rencontre des requins-baleines : ce bout de terre baigné par des eaux translucides offre un décor résolument paradisiaque.

Situé entre deux océans, le Panama ne manque pas d’îles de rêve. Parmi elles, Cébaco, côté Pacifique, peuplée par quelques familles que les rares surfeurs, pêcheurs et plongeurs, venus profiter de son littoral enchanteur, ne suffisent pas à importuner. À l’image de Fernando de Noronha, au Brésil, d’autres îles évoquent l’Éden. Les quelques dizaines de privilégiés qui y accèdent quotidiennement ont le souffle coupé devant sa nature vierge, ses longues plages et le spectacle féérique des dauphins jouant dans la baie sous le soleil couchant. À San Andrès, l’île principale de l’archipel colombien du même nom, le jus de fruits frais se déguste les pieds dans le sable blanc, au son planant du reggae.

Et puis il y a les îles du bout du monde, synonymes d’aventure et d’isolement. Chiloé, au sud du Chili, est réputée pour ses maisons colorées sur pilotis, ses paysages qui rappellent parfois l’Irlande, ses vieilles églises classées au patrimoine mondial de l’Unesco et les légendes que ses fiers habitants entretiennent, parmi bien d’autres traditions. Encore plus au sud, la Terre de Feu réunit un chapelet d’îles à la nature incroyablement sauvage : l’Ile des États, réserve écologique, historique et touristique depuis 1991, n’accueille plus que 4 militaires de la marine argentine…relevés tous les 45 jours !

Plongée : des îles aux fonds sous-marins remarquables

Certaines îles d’Amérique latine sont mondialement connues des plongeurs pour la beauté de leurs eaux. Le Great Blue Hole, au large de Belize, compte parmi les spots les plus fascinants. Les récifs qui entourent cette grotte sous-marine de 400 mètres de diamètre attirent les amoureux des fonds marins, subjugués par ces formations rocheuses uniques au monde. Belize, qui possède la 2e plus grande barrière de corail au monde, est aussi célèbre pour l’atoll Turneffe, qui mêle visibilité optimale et population marine foisonnante : poissons tropicaux, éponges colorées, dauphins, tortues…

Le Mexique figure également parmi les destinations de plongée les plus magiques, avec l’île de Cozumel, dans la mer des Caraïbes, dont Jacques-Yves Cousteau disait, en 1961, qu’elle était « l’un des sites de plongée les plus spectaculaires au monde », mais aussi côté Pacifique avec l’archipel Los Islotes, au nord de l’île d’Espiritu Santo (Pacifique), inhabité par les hommes mais peuplé d’oiseaux et d’otaries de Californie, ou encore l’île Socorro, la plus grande de l’archipel volcanique des Revillagigedo, où l’on nage entre une dizaine d’espèces de requins différentes, des baleines, des requins-baleines, mais aussi des tortues, des dauphins, des raies-Manta et des bancs de poissons aux teintes incroyables.

Autre site de plongée grandiose, l’île de Roatán, au Honduras, entourée par le récif méso-américain, dont les coraux se donnent en spectacle aux plongeurs de tout niveau. Le Venezuela compte lui aussi ses spots de rêve, comme l’archipel de Los Roques, paradis caché dont les fonds marins sont encore plus beaux que les plages ; ici, le tourisme est régulé pour préserver l’environnement. En Uruguay, sur l’île de Lobos – à 11 kilomètres de Punta del Este – c’est au milieu des otaries que l’on plonge. Ce territoire de seulement 400 km², peuplé de 2 gardiens de phare et un fonctionnaire en charge des ressources aquatiques, en accueille environ 180 000, soit la plus grosse colonie de tout le continent.

Les îles lacustres, des lieux magiques et hors du temps

Certaines îles d’Amérique latine ont la particularité de ne pas se trouver en mer, mais au milieu d’un lac. La plus célèbre de ces îles lacustres est sans doute l’île du Soleil, berceau de la culture inca, située dans la partie bolivienne du lac Titicaca (le lac navigable le plus haut du monde). Les Indiens Quechuas et Aymaras habitent encore l’île, qui ne dispose ni de routes, ni de voitures, ni d’eau courante. Ici, les aubergistes vont chercher l’eau à la source avec leur baudet, et les voyageurs s’émerveillent devant les temples et lieux sacrés de cette isla aux mille légendes, avec les sommets andins pour décor.

Toujours sur le Lac Titicaca, mais côté péruvien, un autre bout de terre a su figer dans le temps ses traditions ancestrales : l’île de Taquile, dont les habitants vêtus de tenues traditionnelles perpétuent un artisanat souvent millénaire. C’est ici que l’on fabrique le chullo, célèbre bonnet tricoté avec oreilles. Taquile a également vu naître la « ceinture calendrier », qui illustre le cycle annuel des activités rituelles et agricoles. Ce riche savoir-faire vaut à Taquile et son art textile de figurer au patrimoine culturel immatériel établi par l’Unesco.

Les îles lacustres d’Ometepe, située dans le vaste lac Nicaragua, et Flores, une île du lac Petén Itzá, au Guatemala, valent elles aussi le détour. La première est connue pour ses volcans jumeaux et ses paysages de piscines naturelles, de sources, de sentiers à arpenter à pied ou à cheval et de forêts humides où s’épanouissent les singes hurleurs. La seconde, reliée au continent par un isthme artificiel, abrite la vieille ville de Flores, construite sur le site de la cité maya de Tayasal. Capitale du département du Petén, Flores est le point de départ idéal pour partir sur les traces du monde maya.

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On vient y trouver son coin de paradis, y côtoyer la nature ou y vivre une expérience authentique… Chaque île est à elle seule une destination, une promesse. Petits rochers presque inhabités ou pays à eux seuls, comme Cuba ou la République Dominicaine, ces territoires de rêve se retrouvent parfois confrontés à une question délicate : comment permettre le tourisme sans tolérer ses excès ? L’Amérique latine regorge d’îles authentiques qui ont su y répondre, en préservant leur histoire et leur âme.