Certains pays d’Amérique Latine possèdent de grandes et merveilleuses îles touristiques mondialement connues pour leur beauté, mais aussi pour leurs extraordinaires richesses marines et naturelles, leur flore et faune exceptionnelles, dont l’étude apporte une contribution à la science. Nombreuses sont celles qui, pour la protection de ces véritables laboratoires scientifiques de la planète, sont citées au patrimoine de l’Unesco, ou protégées par la convention de Ramsar. Parmi les plus importantes, citons en Equateur, les Îles Galapagos, qui inspirèrent à Charles Darwin sa théorie sur l’évolution, au Chili, l’île de Pâques, pour ses énigmatiques statues et le mystère qui l’entoure, et l’île Cocos au Costa Rica, pour sa forêt humide tropicale et sa faune aquatique exceptionnelles, comme celle de l’extraordinaire île Fernando de Noronha au Brésil.
D’autres comme le Honduras, le Mexique, la Colombie ont su mettre en valeur certains ilots, souvent appelés « Cayos », aux eaux paradisiaques et aux paysages idylliques, entourés de rochers coraliens, idéals pour la plongée sous-marine, comme l’île de Roatan au Honduras, les îles enchanteresses de San Andrés et Providencia, en Colombie, Cozumel au Mexique. Il y a aussi les merveilleuses petites îles que se partagent le Pérou et la Bolivie sur les eaux bleues du Lac Titicaca.
Equateur
L’Equateur possède à lui seul un trésor inestimable : Les Îles Galapagos, situées dans l’océan Pacifique, à 1000 km au large de l’Équateur, constituent, avec leur richesse marine, une réserve naturelle exceptionnelle, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est sur cet archipel que le biologiste britannique Charles Darwin étudia longuement l’évolution des espèces, avant d’en tirer sa célèbre théorie sur la sélection naturelle, publiée au milieu du XIXe. La faune y est unique, chaque île renferme ses propres spécificités. Les animaux les plus connus sont endémiques, tortues géantes, iguanes terrestres et iguanes marins, les espèces les plus septentrionales de pingouins au monde, cormorans aptères (ne pouvant voler) ainsi que les pinsons de Darwin et les moqueurs des Galápagos. L’archipel abrite aussi de nombreuses espèces d’oiseaux, dont plusieurs endémiques : albatros, manchots, trois espèces de fous, plus de trois cents espèces de poissons, ainsi que des mammifères, tels l’otarie des Galápagos, l’otarie à fourrure, des dauphins, des baleines à bosse. Parmi les espèces emblématiques, on compte une douzaine d’espèces de requins dont celui des Galapagos. L’archipel est peuplé de milliers d’espèces d’insectes différentes, de nombreuses espèces de coléoptères, d’araignées, d’escargots de terre, de coquillages et mollusques, des espèces de crabes, dont les plus connus sont les crabes rouges. La plupart de ces espèces ne se trouvent qu’aux Galapagos. La récente exploration des communautés présentes dans les fonds sous-marins de grande profondeur continue d’apporter de nouvelles contributions à la science.
La flore des îles Galápagos varie selon le relief, les zones côtières sont peuplées de palétuviers, pourpiers et myrtes, les zones arides de figuiers de Barbarie, cierges du Pérou ; en altitude c’est la zone de culture, café, légumes, oranges et ananas.
De nombreuses croisières sont organisées dans l’un des derniers paradis animaliers au monde. Bien que le nombre de visiteurs au sein du parc national soit limité, le développement du tourisme figure parmi les principales menaces pour les Galápagos, avec la pêche illégale, l’introduction d’espèces invasives. Des mesures commencent à être prises pour réglementer la construction d’hôtels, limiter le nombre de bateaux de croisière. La pêche au gros est interdite et des contrôles très sérieux sont en place. Mais la tentation est grande, comment résister à la tentation de visiter ce paradis unique, pour admirer ce spectacle merveilleux et inoubliable !
Chili
L’île de Pâques. Après les Galapagos, l’Île de Rapa Nu, fait partie des grandes îles insolites d’Amérique Latine. Elle doit son nom au premier navigateur européen qui y accosta le jour de Pâques. C’est l’une des terres les plus isolées au monde, située dans le sud-est de l’océan Pacifique, à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti, ce qui confirme la thèse, selon laquelle le peuplement de l’île serait d’origine polynésienne. L’île est particulièrement célèbre pour ses vestiges mégalithiques des premières civilisations autochtones. Le patrimoine archéologique comprend quelques neuf cents statues de basalte, les Moaïs, de 4 m de hauteur en moyenne, avec quelques trois cents terrasses empierrées, au pied de ces statues, les Ahû. Les pierres utilisées sont le basalte et l’hawaiite, riches en fer et apparentées aux roches ignées des iles Galápagos. Les statues seraient la représentation des ancêtres.
Ces îles sont baignées d’énigmes longtemps inexpliquées, connues surtout pour le mystère qui entoure la fabrication de ces statues, plus particulièrement le transport des seize blocs de basalte, allant de 2,5 à 10 m de haut, et la pénible élévation des Moaïs. Eu égard à son grand intérêt, afin de la protéger, l’île a été inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.
En 1970, l’agrandissement par la Nasa de l’aérodrome de Mataveri, créant un terrain d’atterrissage d’urgence pour les navettes spatiales, a permis aux gros porteurs d’atterrir sur cet aéroport, le plus isolé du monde et d’augmenter ainsi la fréquentation touristique de l’ile, qui représente aujourd’hui la première source de revenus.
L’île de Chiloé est située au sud du pays, dans la région des Lacs, au large de Puerto Montt. C’est une île à part, sa culture est chargée de mythologie : elle serait née à la suite d’une bataille entre deux serpents de mer. L’île est pittoresque, avec ses maisons multicolores sur pilotis, ses nombreuses églises en bois, si caractéristiques. Implantées par les jésuites au XVIIIe, seize d’ente elles sont classées au patrimoine de l’Unesco. A l’est de l’île, une plaine sauvage est exposée aux terribles vents du Pacifique, plus à l’ouest, une forêt abrite des arbres millénaires. C’est un important lieu de pêche, et on y construit encore des bateaux. On y élève des saumons et autres poissons. La pluie est souvent de la partie à Chiloé, ce qui rappelle un peu l’Irlande, mais favorise l’épanouissement de forêts.
L’Île de Robinson Crusoé.
L’histoire du marin écossais, Alexander Selkir, naufragé dans l’île où il passa quatre ans et quatre mois, inspira au romancier Daniel Defoe le personnage de son célèbre roman Robinson Crusoé. L’île fait partie de l’archipel Juan Fernandez, à 667 kilomètres au large des côtes sud-américaines, dans le Sud-Est de l’océan Pacifique : elle a été déclaré Réserve de la Biosphère par l’Unesco. Cet archipel méconnu abrite de nombreuses espèces de plantes et d’animaux uniques sur la planète, une centaine de variétés endémiques, dont un éventail de fougères géantes. L’administration du Parc National de l’Archipel, qui en assure la protection naturelle, est financée par des fonds européens. Difficiles à atteindre, ces îles battues par les vents sont peu visitées, leur intérêt est surtout scientifique.
Costa Rica
L’île Cocos, se situe à mi-chemin entre le continent américain et les Iles Galapagos. Cette destination exclusive est classée au patrimoine naturel et sanctuaire sous-marin de l’Unesco. Elle abrite aussi une forêt tropicale humide unique, protégée par la Convention Internationale de Ramsar, chargée de la conservation et utilisation rationnelle des zones humides.
Cette île volcanique abrite de spectaculaires cascades qui descendent jusqu’à la mer. C’est un site de plongée de renommée mondiale, où les professionnels viennent explorer les récifs coralliens, à la rencontre des requins marteaux, raies mantas, barracudas, poissons-anges, murènes géantes… Des pistes et sentiers font le tour de l’Île et permettent de belles randonnées. La Faune est aussi exceptionnelle, plus de deux cents espèces d’insectes, dont plusieurs endémiques, le lézard rouge et des milliers d’oiseaux marins. L’Ile est un paradis pour les naturalistes.
Les Iles du Golfe de Nicoya. Le golfe de Nicoya, situé dans l’océan Pacifique, sépare la péninsule de Nicoya du Costa Rica continental. La région est connue pour ses parcs naturels et ses plages : c’est dans le Guanacaste de la péninsule de Nicoya, que se trouvent la majorité des plages et stations balnéaires du Costa Rica. Tamarindo, Conchal, Tambor etc, mais l’intérieur des terres réserve des paysages sauvages : il y a une vie en dehors du tourisme, faite d’agriculture et d’élevage. Au bord du Golfe, se déploie le parc Palo Verde, une réserve naturelle de 18 417 ha, à l’embouchure du Rio Tempisque, confluent de marais, mangroves et marécages, avec la plus étonnante collection d’oiseaux aquatiques du pays, plus de trois cents espèces, des hérons, dont le rare bihoreau gris, aigrettes, ibis, cigognes, spatules ou grèbes auxquels s’ajoutent oiseaux de la forêt, mammifères et de nombreux crocodiles dans les marécages !
Brésil
Ile de Fernando de Noronha est située dans l’Atlantique, à quelques 500 km au large de Recife : cette île extraordinaire est un parc national marin, particulièrement protégé, classé au patrimoine de l’Unesco. Très peu peuplée, le nombre de touristes présents simultanément sur l’île est limité. L’archipel attire de nombreux scientifiques et les amoureux de la nature du monde entier : Charles Darwin, y effectua une visite en février 1832.
Dotée de plages paradisiaques, d’une faune et d’une flore exceptionnelle, l’île est réputée pour être aussi un des meilleurs sites de plongée d’Amérique du Sud. Poissons, éponges, algues, mollusques et coraux peuplent ses eaux limpides. On peut y voir des tortues, des barracudas, des raies et des requins. Au lever du soleil, les cohortes de dauphins qui entrent dans la baie, offrent un merveilleux spectacle.