Grâce à la variété de ses écosystèmes uniques du monde, l’Amérique latine possède une faune exceptionnelle. Des Andes à la forêt amazonienne, du désert d’Atacama à la Patagonie, découvrez quelques-uns des animaux qui ont su s’adapter à ce continent de tous les extrêmes.

Le lama, le cracheur de l’Altiplano

Le lama vit principalement sur les hauts plateaux de l’Altiplano (entre 2 500 et 4 000 mètres d’altitude environ), au cœur de la cordillère des Andes. Son terrain de jeu s’étend de l’Équateur et la Colombie au Nord, jusqu’en Argentine et au Chili au Sud.
Bien connu pour sa laine, le lama l’est tout autant pour sa fâcheuse habitude de cracher quand il est mécontent !
À l’origine, les lamas ont été domestiqués par l’homme, et notamment par les Incas, pour porter des charges allant jusqu’à 20 kg environ.

Le jaguar, le plus grand prédateur d’Amérique Centrale

Bien que la forêt tropicale à la végétation luxuriante soit l’habitat de prédilection du jaguar, ce grand félin trouve également ses aises dans des milieux plus ouverts. Son territoire est très étendu : il va du Mexique jusqu’au nord de l’Argentine.
Ce prédateur est un chasseur hors pair, à l’aise sur terre comme dans l’eau. Pour surprendre ses proies, il chasse principalement à l’aube, au crépuscule ou la nuit.
Le jaguar est capable de percer la carapace des tortues ou le crâne de ses proies juste par la force de sa mâchoire. Sa puissance lui donne un ascendant sur plus de 85 espèces animales : tortues, grenouilles, caïmans, singes…

Le condor des Andes, un charognard devenu symbole national

Le condor est le plus grand rapace et le plus grand oiseau volant terrestre du monde.
Grâce à ses ailes de très grande envergure (plus de 3 mètres en moyenne), ce charognard peut voler très haut dans le ciel. Doté également d’une excellente vue, il peut ainsi repérer facilement les cadavres d’animaux ou les bêtes blessées qui lui serviront de repas.
Le condor vit tout le long de la Cordillère des Andes à des altitudes allant de 3 000 à 5 000 mètres et aime généralement se percher sur des rochers inaccessibles.
Malgré son esthétique peu engageante, le condor des Andes tient une place prépondérante dans les mythes et croyances andines. Ce rapace est même devenu le symbole national pour la plupart des pays de la région : Pérou, Bolivie, Chili, Colombie, ou encore l’Équateur.

Le paresseux, le mammifère le plus lent du monde

Tout est dit. S’il vous arrive d’en voir un, vous aurez le temps de profiter du spectacle !
Le paresseux vit dans les forêts humides de la moitié nord de l’Amérique du Sud. Il passe la plupart du temps suspendu dans les arbres, où il dort entre 12 et 20 heures par jour. Il est doté de très longues griffes qui lui permettent de grimper facilement. Toutefois, elles deviennent contraignantes dès qu’il doit se déplacer.
Sa vitesse de mouvement est inférieure à 10 mètres par minute. Et n’espérez pas le voir parcourir plus de 40 mètres par jour ! Cette caractéristique, qui peut prêter à sourire, est en fait une particularité qui lui permet de passer facilement inaperçu auprès de ses prédateurs, qui ont du mal à détecter ses mouvements.

L’anaconda, le serpent le plus lourd du monde

Excellent nageur, l’anaconda vit principalement dans les marécages et les fleuves d’Amazonie, où le climat tropical, chaud et humide, lui convient parfaitement.
Les plus grands spécimens observés peuvent atteindre 9 mètres de long pour 250 kg ! Imposant par sa taille et par son poids, il est vrai que ce prédateur géant inspire les pires angoisses. En tant que serpent constricteur, sa méthode de mise à mort en étouffant ses proies par une énorme pression, tout en les maintenant avec leur mâchoire, n’est pas pour arranger son image.
Pourtant, il n’est pas intouchable, il a pour prédateurs principaux les jaguars et les gros caïmans. Et s’il est blessé, les piranhas n’hésitent pas à s’attaquer à cet imposant reptile !

Le toucan : Que dis-je, c’est un bec ? C’est une péninsule !

Son plumage noir et son grand bec multicolore le rendent facilement identifiable.
Le toucan vit dans les forêts d’Amérique Latine. Il aime la chaleur de ces régions tropicales situées entre le sud du Mexique et le nord du Brésil et de l’Argentine.
Il se nourrit principalement de fruits. Il lui arrive néanmoins de manger des insectes, des oisillons ou des œufs.

Le tamarin-lion doré, le roi de la coiffe brésilienne

Ce petit singe roux mesure environ 30 centimètres – et autant pour sa queue. Il est particulièrement reconnaissable par les longs poils tout autour de sa tête qui ressemblent à une crinière. Le tamarin-lion parcourt la forêt en sautant de branche en branche, et communique avec ses congénères grâce à une large gamme de vocalises qui résonnent au loin. Pour se nourrir, il fouille les arbres grâce à ses longs doigts fins pour dénicher les insectes dont il se régale.
Le tamarin-lion vit dans l’est du Brésil dans la forêt tropicale côtière de la Mata Atlântica. À cause de la destruction massive de la forêt et du braconnage, cette espèce menacée a bien failli disparaître : dans les années 1970, moins de 200 individus étaient comptabilisés. Depuis lors, un ambitieux programme de conservation a vu le jour. Grâce aux efforts conjugués (et toujours d’actualité) des habitants, des écologistes et des politiques, la population de ces petits primates a considérablement augmenté. Aujourd’hui, on estime qu’il y aurait entre 1 000 et 1 500 tamarin-lions (source : Muséum National d’Histoire Naturelle, 2020).

L’ours à lunettes, l’une des espèces les plus menacées au monde

L’ours à lunettes est le seul ours d’Amérique du Sud. Il vit plus particulièrement dans les forêts andines, mais aussi dans les steppes et déserts côtiers du nord-ouest du continent : de la Bolivie au Venezuela, et même jusqu’au Panama.
Il est facilement reconnaissable avec son pelage foncé sur presque tout le corps, à l’exception d’un tracé couleur crème qui entoure ses yeux, et qui est à l’origine de son nom.
L’ours à lunettes est l’un des plus grands mammifères d’Amérique du Sud, mais l’un des plus petits ours du monde (1,30 à 1,80 mètre). Il vit généralement la nuit et n’hiberne pas. Il participe activement à la régénération des forêts, en dispersant les graines des aliments qu’il consomme. Il se nourrit principalement de baies, de maïs et autres végétaux (et plus rarement de rongeurs ou petits animaux).
Malheureusement, l’ours à lunettes est l’espère la plus menacée au monde après le panda géant. Bien que des programmes de protection aient été mis en place, il est victime de la déforestation massive (qui détruit son habitat) et du braconnage (l’ours à lunettes est prisé pour sa viande et sa fourrure, et pour ses prétendues vertus thérapeutiques).