L’Amérique latine, un vaste territoire qui se prête aux sports de glisse

Partie I : En Amérique latine ou dans les Caraïbes, la glisse en mer comme en rivière !

Volet 2 : La glisse au Mexique, en République Dominicaine, au Pérou, au Chili, au Panama, en Équateur… et ailleurs !

Une session surf au Pérou

La glisse en version mexicaine, entre jungles, lagunes et plages de rêve

Au Mexique aussi, on dompte les vagues et on affronte les rouleaux ! En la matière, la station balnéaire d’Acapulco fait figure de bon spot, avec des vagues flirtant avec les 8 mètres. Les surfeurs s’y retrouvent notamment à Punta Diamante, Condesa et Revolcadero, cette dernière plage étant peut-être la mieux configurée pour la glisse car large et bordée de grosses vagues bien formées, avec un fond sablonneux… En bref, un beach break comme on les aime ! Mais le spot mexicain le plus réputé est peut-être Puerto Escondido (littéralement « port caché »), à quelque 400 km de là, toujours sur la côte Pacifique. Les amateurs de glisse, qui trouvent ici des vagues se hissant parfois jusqu’à 6 mètres, apprécient tout particulièrement trois sites de surf : The Point, Kiddie break et Zicatela. Tous sont néanmoins conseillés aux surfeurs ayant un peu d’expérience, tant le « pipeline mexicain » peut s’avérer redoutable en raison de ses vagues très creuses et très puissantes, venant parfois déferler sur le sable dans un tremblement assourdissant. Les voyageurs en surf trip pourront cependant trouver leur bonheur quel que soit leur niveau dans différents spots alentours, comme à Carrizalillo Beach et Coral Beach. Puerto Escondido est en outre une destination de vacances agréable, animée et chaleureuse où il n’est pas utile de savoir surfer pour s’attarder dans les cantinas locales et y échanger avec les locaux.

Sur le même littoral mais bien plus au nord, près de la frontière avec les États-Unis, la Mer de Cortes, aussi appelée Golfe de Californie, invite aussi à quelques sessions de glisse, cette fois plutôt à bord d’un kayak (parfait pour explorer les mangroves et approcher les îles ou les aires protégées sans moteur ni pollution). Séparant la péninsule de Basse-Californie du Mexique continental, cette mer bordière de l’océan Pacifique est un endroit rêvé pour la pratique des sports nautiques avec ses eaux chaudes, transparentes et d’un bleu émeraude, ainsi que sa concentration de poissons qui lui valent le surnom d’ « aquarium du monde », inventé en son temps par l’explorateur océanographique français Jacques-Yves Cousteau.

Session paddle dans les eaux mexicaines

Les kayakistes peuvent aussi traverser le pays pour rejoindre la côte Atlantique et une autre péninsule. L’État du Yucatan abrite en effet l’un des meilleurs spots de kayak au monde : la lagune de Bacalar et ses sept couleurs. Ses incroyables tons de bleu, de turquoise mais aussi de vert, dus aux variations de profondeur, en font un endroit incroyable pour prendre des photos, mais aussi se déplacer en kayak – ou en paddle – afin de découvrir un écosystème unique et d’évoluer entre cénotes et mangroves. Un conseil : découvrir le site au lever du soleil, lorsque l’aurore le pare de ses belles lumières naissantes, ou à son coucher, pour une version crépusculaire tout aussi féérique. Certains choisissent de poursuivre jusqu’aux Rápidos de Bacalar, aux confins du lac, là où se forme une courte rivière que l’on peut descendre le temps d’apprécier des paysages résolument dépaysants. Et si tout ça leur paraît trop calme, les plus aventureux ont toujours le loisir de s’inspirer de Dane Jackson, légende américaine du kayak, qui aime se confronter aux chutes d’eau les plus abruptes du sud du Mexique, disséminées autour de Tlapacoyan dans un décor de jungle potentiellement hostile, au bord de canyons très serrés. Les prérequis ? Afficher un excellent niveau et un goût (immodéré ?) pour l’adrénaline !

Bacalar (Mexique)

En République Dominicaine, deux spots de glisse de classe mondiale !

Les connaisseurs le savent : la République Dominicaine est une formidable destination pour pratiquer la glisse dans une ambiance caribéenne des plus plaisantes. Deux villes se distinguent tout particulièrement, et ce que l’on soit plutôt branché surf, kitesurf, wing foil… Ou les trois. Cabarete, d’abord : cet ancien village de pêcheurs blotti derrière les cocotiers est devenu en quelques décennies un spot de référence avec ses deux grandes baies offrant un vaste terrain de jeux aux riders, conquis par les bonnes conditions de navigation et l’accès du spot aux pratiquants de surf, de kite, de wing foil ou de paddle de tous les niveaux. Le récif coralien n’est qu’à 300 m de la plage et les vents sont constants, formant de belles vagues qu’il fait bon fendre quelle que soit le type d’embarcation choisi. Preuve que l’endroit est un temple de la glisse, une étape de la coupe du monde de kitesurf s’y déroule chaque année en juin. Et pour ne rien gâcher, les journées dans l’eau s’achèvent souvent dans l’un des nombreux bars de plage situés dans les parages, qui sont autant de bons points de vue pour assister au « sunset ».

Autre spot dominicain apprécié des amoureux de glisse, Las Terrenas affiche une vraie beauté sauvage, qui semble encore authentique et relativement préservée des foules. On peut s’y adonner au kite en harmonie avec la nature, le long de plages de sable blanc bordées de cocotiers, caressées par le soleil et bercées par le vent, lequel est parfaitement dosé pour les sports nautiques. Sans oublier les sonorités du merengue et de la bachata, qui rythment les journées et contribuent à la magie de l’endroit… L’absence de grandes constructions et d’aménagements touristiques intempestifs participe elle aussi de la quiétude du lieu, propice à l’apprentissage du kite pour les débutants ou la progression pour les autres. Les adeptes du wing foil se régalent quant à eux du bon équilibre entre spots d’eau plate et spots de vagues. Bref, tout le monde trouve ici son bonheur, les pieds dans l’eau chaude et le nez dans le vent (constant).

Kitesurfeurs à Cabarete, en République Dominicaine (© Reimarhoven via Wikimedia Commons)

Au Pérou, des expériences de glisse uniques pour kitesurfeurs, surfeurs et véliplanchistes

Le Pérou abrite plusieurs spots de glisse aquatiques qui valent le détour. Et le séjour ! On peut, entre autres disciplines dépendant du vent, y pratiquer le kitesurf dans des conditions optimales. Ainsi Mancora, petite station balnéaire de la côte nord-ouest, bénéficie-t-elle d’une saison des vents assez longue courant plus de la moitié de l’année. On estime ainsi que les vents offshore soufflent ici plus de 95 % entre mai et décembre, atteignant sans mal les 30 nœuds. Les grosses vagues, qui viennent caresser une plage de plus de 6 kilomètres bordée de palmiers, sont donc parfaites pour réaliser des figures de kite spectaculaires dans une eau dont la température est comprise entre 19 et 26°. Le tout sous le soleil, qui brille plus de 330 jours par an, et avec une petite chance de voir les baleines passer au large des côtes lors de leur migration…

À Paracas, à plus de 1 400 km de Mancora, l’ambiance se fait moins végétale et plus minérale. Entre falaises escarpées, roches et dunes, le décor de la baie locale semble presque irréel, donnant aux kitesurfeurs l’impression de s’adonner à leur passion quelque part sur Mars. L’autre spécificité de ce spot apprécié est sa réserve protégée, la réserve nationale de Paracas, à Ica, qui compte parmi les plus grands sanctuaires naturels du Pérou. Pour prendre le temps d’observer les flamants qui s’y rassemblent tous les matins, et plus généralement les centaines d’oiseaux qui survolent les lieux – la réserve abrite jusqu’à 200 espèces de volatiles –, le kayak est également une bonne option. Ici se trouve en outre la seule plage rouge d’Amérique du Sud et l’une des cinq que compte la planète. C’est la roche, en l’occurrence la granodiorite rose, qui donne au sable et à l’eau de mer leur teinte rare et si particulière. Et puisque l’on parle de kayak, ses adeptes pourront se mettre à l’eau dans un autre cadre d’exception : les lagunes de Cusco.

Située à 100 km au nord de Trujillo, la ville de Pacasmayo accueille chaque année la Pacasmayo Classic World Cup, une épreuve du Wave Tour, c’est-à-dire le circuit mondial qui fusionne depuis 2023 les deux compétitions majeures du « windsurf » : le PWA World Tour et l’IWT Wave Tour. C’est dire si ce paradis de la glisse bénéficie d’une bonne réputation auprès des spécialistes. Pacasmayo attire véliplanchistes et surfeurs pour sa vague longue, parfaite et constante qui offre une glisse sans fin, notamment entre mai et août lorsque la houle est la plus forte et, cerise sur le gâteau, la plage moins fréquentée.

Impossible, enfin, de ne pas évoquer Puerto Chicama, petite ville côtière, qui revendique la plus longue vague du monde et figure régulièrement au top 10 des meilleurs endroits de la planète pour le surf. Une Mecque de la discipline, donc, qui séduit pour sa vague dépassant parfois les 4 kilomètres mais aussi ses attraits touristiques avec des vestiges archéologiques de la civilisation Moche et de magnifiques paysages naturels, désertiques et arides.

Surf, kite, canoë… Le Chili, pays aux 50 nuances de glisse

S’il existait un annuaire des meilleures adresses pour pratiquer le surf au Chili, il serait aussi épais que les combinaisons requises pour se lancer dans une eau qui, certes, descend rarement sous les 15°… mais n’excède pas davantage les 20 ! À défaut de dresser une liste exhaustive des spots chiliens, qui s’égrènent le long des côtes nationales sur plus de 4 300 kilomètres, avec des brisants de toute sorte et des reliefs tout aussi variés, il est possible de livrer une sélection éclairée de spots appréciés des débutants comme des experts.

Si les lieux où profiter des vagues spectaculaires de l’océan Pacifique ne manquent pas, donc, certains d’entre font figure de temples de la discipline au point d’accueillir des compétitions internationales et des surfeurs de premier plan. C’est le cas d’Arica, ville portuaire du désert d’Atacama, tout au nord du Chili, et d’Iquique, environ 300 km plus au sud, qui bénéficient de vagues creuses et monumentales particulièrement nombreuses en juillet et en août. La région d’Arica abrite Las Machas, l’une des plus belles plages locales, qui convient aux débutants en dépit de forts courants. Les plus expérimentés lui préfèrent la península del Alacrán, face au Morro de Arica, où les vagues qui peuvent dépasser 4 mètres exigent une grand habileté. Les côtes d’Iquique ont elle aussi les faveurs des amateurs de vagues de niveau avancé. Ils se retrouvent sur deux plages au fond rocheux proches l’une de l’autre : El Colegio, dont l’onde droite dépasse fréquemment les 2,5 mètres (et les 5 en période de raz-de-marée, l’hiver) et Las Urracas, dont l’onde gauche déferle presque 24h/24 indépendamment du vent ou de la marée.

En poursuivant vers le sud, on trouve Totoralillo. Cette station balnéaire située à 15 km de Coquimbo compte parmi les incontournables avec ses eaux cristallines et son sable blanc. Ses fortes vagues et la proximité des rochers en font un spot déconseillé aux novices mais adoré des autres, avec des gauches et des droites dont les caractéristiques multiples sont en mesure de combler toutes les attentes. À noter également, dans la région de Coquimbo, un repaire de kitesurfeurs : Pichidangui. Certes, quelques pierres potentiellement dangereuses s’y invitent dans les fonds marins sablonneux, mais il est tentant de profiter des lieux : une large plage, peu de touristes et un beau décor pour se confronter aux hautes vagues, entre collines couvertes d’oliveraies et jardins luxuriants… Puis on se rapproche peu à peu de la capitale, Santiago, dont les habitants viennent parfois surfer à Pichicuy, dans la région de Valparaíso, où le fond sableux convient aux débutants, ou à Maitencillo, connue comme la plage des « hippies » mais aussi celle des célèbres vagues d’El Abanico, Cachagua et Zapallar, entre autres spots de renom riches en infrastructures (clubs, écoles, loueurs) et en restaurants où débriefer les sessions.

La région d’O’Higgins est tout aussi paradisiaque pour les amateurs de sports nautiques, y compris les adeptes du kite ou de la planche à voile. Matanzas, village jadis concentré sur la pêche et l’agriculture, voit aujourd’hui affluer les riders pour ses spots parfaitement intégrés dans le décor originel, avec certains des vents et des vagues les plus réputés du littoral chilien. Non loin, le spot de Puertecillo a longtemps été gardé secret par ses adeptes en raison de sa gauche parmi les plus constantes et les plus parfaites du pays… Mais aussi parce que l’accès, autrefois limité à un chemin de terre dangereux, compte désormais une alternative plus sûre. Toujours dans la région, le nom de Pichilemu sonne comme un doux refrain aux oreilles des surfeurs, qui sont nombreux à considérer l’endroit comme une capitale de la discipline. Il faut dire que l’on trouve ici le mythique spot de Punta de Lobos, avec des vagues pour tous les goûts et tous les niveaux et dont les plus mordus adorent les excellentes gauches. Les débutants trouvent leur bonheur à quelques encablures, à La Puntilla, où ils se voient toutefois recommander le port de chaussures pour se protéger des oursins et l’escorte d’un accompagnateur pour ne pas se mettre en danger à cause des puissants courants circulaires. En revanche, seuls les surfeurs aguerris s’aventurent sur la plage d’Infiernillo, où il arrive que les vagues frôlent les 12 mètres de haut.

Avis aux véliplanchistes, qui trouveront dans la région d’O’Higgins un spot de référence de la discipline : Playa Topocalma, à Litueche. L’Allemande Lina Erpenstein et l’Italien Federico Morisio y ont immortalisé quelques-unes de leurs sessions, profitant de conditions idéales de l’été austral entre décembre et avril : des vents soutenus qui commencent à souffler tôt le matin, d’infatigables vagues aussi rapides que puissantes et une vue panoramique dont il est difficile de se lasser, entre la perspective sur l’interminable plage et le vert intense des forêts environnantes.

Une session surf dans la région de Maule, au Chili

Retour au surf, cette fois dans la région de Maule, avec deux plages particulièrement réputées : Constitución, formidable terrain de jeu avec les célèbres spots de la Piedra de la Iglesia et El Puerto Maguillines, où les pratiquants de tout niveau peuvent prendre du plaisir ; Curanipe, une baie surnommée « Little Pichilemu » où se trouvent la plage de San Pedro et sa belle vague, constante et tubulaire. Dans la région du Biobío, on vient surfer à Pullay pour les vagues idéales (un break régulier et des courants forts et rapides) et l’accès difficile via un chemin de terre sans signalisation, qui rend l’endroit un peu exclusif. Dans la région de Ñuble, c’est Buchupureo, alias « Buchu », qui attire les fans de glisse en raison de vagues rapides et tubulaires encore plus denses que la végétation, dont la hauteur fluctue entre 1 et 6 mètres. Dans la région de Los Ríos, la plage de Mehuín invite à surfer des vagues tubulaires – décidément – de plus de 2 mètres, constantes toute l’année, tout en profitant d’une nature jalousement préservée par le peuple Mapuche, et notamment les Lafkenche (soit le « peuple de la côte », ou « peuple qui vit de la mer »). Enfin, impossible de ne pas citer Carelmapu, l’une des vagues les plus méridionales du monde, qui se trouve dans la région de Los Lagos à environ une heure de Puerto Montt. Le long de la plage de 10 kilomètres se forme en effet une vague de classe mondiale qui fait l’unanimité parmi les experts. À dompter avec, en plus de la combinaison, des bottes et une capuche !

Les belles surprises que réserve le kayak au Chili… (© Danielahermida via Wikimedia Commons)

Même pays mais autre sport de glisse : le canoë-kayak. Le Chili compte en effet plus de 1 200 rivières de différents débits, d’innombrables lacs et des terres patagoniennes cernées d’eau cristalline. Le canoë, le kayak, mais aussi le stand-up paddle et, là où les flots s’accélèrent, le rafting, sont par conséquent de bonnes façons d’appréhender l’environnement naturel du pays. Le kayak se pratique ainsi de la région centrale du Chili jusqu’à la Patagonie, avec des parcours d’intensité variable pour des sorties de différents niveaux. Claire O’Hara, kayakeuse freestyle plusieurs fois championne du monde, place le Chili dans le top 10 de ses destinations préférées, mentionnant notamment la sauvage Futaleufú, rivière mythique pour les kayakistes et les fans de rafting, dont certains la surnomment affectueusement la « Fu ». Situé dans la région des lacs, ce cours d’eau d’une transparence exceptionnelle sillonne à travers des paysages enchanteurs, promettant aux adeptes de la glisse une merveille à chaque tournant. Une expérience vivifiante !

Toujours en Patagonie, le kayak se pratique également en mer, où ce mode de transport permet de contempler de près certains endroits presque inaccessibles autrement. Il en va ainsi des « fjords du Sud », comme sont appelés les fjords de la Patagonie chilienne présents tout au long de la pointe sud du continent, du Cap Horn jusqu’à l’Estuaire de Reloncaví, dans la région des lacs évoquée un peu plus haut. Le fond de cet estuaire, justement, a tout du spot idéal pour les kayakistes : eaux calmes, paysages grandioses, vue sur le volcan Osorno, rencontres avec des dauphins et des loups de mer… Une navigation envoûtante les attend ! Mais là encore, la rudesse des éléments impose à la fois un bon encadrement et des équipements pleinement adaptés.

Et quitte à approcher des trésors naturels, pourquoi ne pas s’aventurer au plus près des icebergs, ces monstres de glace aussi impressionnants que fascinants ? Le parc Torres del Paine se prête à une telle navigation au contact des éléments, que ce soient les icebergs bleu clair qui se détachent des glaciers, les pampas dorées peuplées de guanacos, les pics des Cuernos del Paine ou les spectaculaires tours de granit qui ont donné leur nom au parc. Pour prendre le temps de tout contempler, il est même possible d’organiser des excursions de plusieurs jours dans la zone.

Bocas del Toro, paradis panaméen des « riders »

Au Panama, il est un archipel dont le nom apparaît dans tous les classements : ceux des meilleurs spots de surf, ceux qui listent les endroits où faire du paddle, ceux qui distinguent les plus beaux lieux pour pratiquer le kayak… Cet archipel qui fait l’unanimité chez tous les férus de glisse, c’est Bocas del Toro. Ses neuf îles et ses centaines d’îlots, qui incarnent à merveille la beauté des Caraïbes, semblent tout droit sortis d’une brochure. Outre son décor de rêve, entre plages sauvages, cocotiers inclinés sous l’effet des vents chauds et petites maisons sur pilotis, l’archipel est une destination de premier ordre pour s’adonner aux joies de la glisse.

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Les surfeurs adorent taquiner les vagues du versant est d’Isla Colón, principale île de l’archipel, comme à Bluff Beach dont les rouleaux enchantent les plus entraînés. Les adeptes du kayak ou du paddle tomberont quant à eux sous le charme d’Isla Bastimentos, où le sable fin s’arrête là où débute la forêt tropicale. On y surfe aussi, comme du côté de Wizard Beach où les débutants sont les bienvenus. L’île est idéalement située au cœur d’un vaste parc marin peuplé de lamentins, de dauphins et d’une multitude de poissons tropicaux que l’on peut admirer depuis sa petite embarcation ou sa planche. Cette vie marine foisonnante est aussi visible dans les Cayos Zapatilla, dont quelques tortues viennent parfois profiter des plages vierges…

Autre archipel caribéen idylle, les San Blas se prêtent aux croisières en catamaran, mais pas seulement. On peut explorer certaines des 400 îles à fleur d’eau grâce au kayak, en évoluant parmi les raies mantas et les dauphins et en s’arrêtant quelque part pour pique-niquer avec vue sur la mer ou accrocher son hamac le temps d’une sieste au paradis. Mais on peut également pénétrer dans le territoire autonome du Yala Guna et partir à la rencontre des Indiens Kunas, un peuple fascinant qui dévoile volontiers un peu de sa culture et de son mode de vie. Leurs îlots-villages regroupent de petites maisons ou cabanes serrées les unes contre les autres et alignées le long de ruelles étroites. On y croise des femmes aux tenues résolument colorées et on s’y initie aux traditions inestimables d’un peuple qui vit au rythme de la terre et de ses ressources.

Bien que le Panama puisse se targuer d’avoir deux côtes, il est tout à fait possible d’y pratiquer la glisse sans quitter l’intérieur des terres. Certains voyageurs optent ainsi pour une journée autour du lago Bayano, créé en 1976 en même temps que le barrage du même nom. Rien de tel que d’embarquer sur un canoë pour en apprécier la fraîcheur et, ici ou là, poser pied à terre le temps d’explorer les grottes qui le bordent. Ce réseau de cavernes creusées dans le calcaire s’est formé naturellement sur des millions d’années. On s’y aventure en compagnie d’un guide, sans oublier sa lampe frontale. Pour une session rafting, on changera complètement de région afin de rejoindre la zone frontalière avec le Costa Rica, et plus précisément la rivière Chiriqui Viejo. Longue de 128 kilomètres, elle passe aux pieds de belles montagnes et offre quelques beaux rapides. La saison pluvieuse, de juin à décembre, est idéale pour profiter pleinement de son débit !

Une session rafting en Équateur (© amalavida.tv via Wikimedia Commons)

En Équateur, le long de la « Ruta del Surf »…

Si l’Équateur n’est pas forcément le premier pays qui vient à l’esprit pour une surf session, il n’en compte pas moins de très bons spots. Le pays œuvre même depuis plusieurs années pour devenir une destination de surf de référence. Il a notamment créé une « Ruta del Surf », complémentaire de la « Ruta del Spondylus » (du nom d’un coquillage très présent localement) qui passe par plus d’une centaine de plages, et de la « Ruta del Sol », belle route côtière qui relie Salinas à Esmeraldas. La Route du Surf parcourt pour sa part plus de 560 kilomètres le long de la côte, ainsi que dans les îles Galápagos. Elle réunit un ensemble de plages et de spots où tout est réuni pour une session agréable. On retrouve parmi eux Montañita, ville réputée pour ses vagues de 3 mètres autant que pour ses soirées festives, Mompiche, plus confidentielle et plus calme malgré de belles vagues, ou encore Canoa, dont la plage de 16 kilomètres attire des surfeurs de tout niveau. Sans oublier Santa Marianita, dont l’orientation et la géographie ont aussi conquis les adeptes de kitesurf et de wing foil, Punta Carnero et ses rouleaux parmi les plus parfaits de la côte, La Lobería, aux Galápagos, où l’on ride sous les yeux des iguanes et des otaries, ou Engabao, un beach break dans toute sa splendeur qui n’a pas à rougir de sa hauteur de houle…

En Équateur, on peut aussi troquer la planche de surf pour le radeau pneumatique et s’offrir une mémorable descente en rafting. Pour ce faire, rien de tel que les rivières Toachi et Blanco, qui longent la côte en direction de la forêt tropicale. Y évoluer au fil de l’eau, parfois tumultueuse, permet non seulement d’admirer de magnifiques paysages mais aussi de croiser une faune abondante, en partie constituée d’oiseaux mais également de loutres. Belles émotions et jolis souvenirs garantis à chaque session !

Des sports de glisse aussi en Jamaïque, au Salvador, en Uruguay, au Venezuela…

Cette dernière partie est l’occasion d’évoquer, comme autant de « mentions spéciales », tous les pays d’Amérique latine ou des Caraïbes qui n’ont pas encore été mentionnés malgré leur potentiel en matière de glisse. C’est le cas de la Jamaïque, où se trouve l’un des meilleurs spots pour surfer dans les Caraïbes : Boston Bay. On profite ici de belles vagues, nourries par l’écart de houle entre Cuba et l’île d’Hispaniola, au nord-est, mais aussi des barbecues locaux (« jerk ») parmi les tout meilleurs.

Autre mention spéciale pour El Tunco, au Salvador, spot de surf de référence en Amérique centrale. Situé à seulement une heure de bus de San Salvador, l’endroit réunit quatre spots géniaux sur seulement 3 kilomètres, avec des options pour tous les niveaux : El Sunzalito et Playa San Blas, avec des vagues friables et des fonds sablonneux qui les rendent plutôt accessibles, El Sunzal, une belle droite qui se laisse dompter par les surfeurs intermédiaires, et la Bocana, une gauche rapide qui n’est pas sans présenter quelques difficultés…

Faisons aussi un détour digne d’intérêt par l’Uruguay, où le kite surf se fait peu à peu une place le long du littoral. Comme à Laguna Garzon, immense lagon niché entre banc de sable et vagues, vrai joyau où l’on peut manier la voile en toute tranquillité. Plus inattendu encore, on peut pratiquer le kitesurf… à Montevideo ! La capitale du pays compte même une école réputée qui propose tout l’équipement nécessaire, des instructeurs pleinement compétents et des leçons d’une heure ou deux données à la Playa Malvín (dont des cours gratuits pour initier les plus jeunes), à compléter à l’occasion par des week-ends de pratique à Maldonado ou à José Ignacio.

Pour finir, il était impossible de ne pas mentionner le Venezuela, ne serait-ce que pour le magnifique archipel de Los Roques, dont le parc national ne fait pas seulement le bonheur des plongeurs. Ici, on peut aussi travailler ses figures dans des conditions exceptionnelles, entre eau turquoise et sable doré, avec l’appui de quelques rafales de vent chaud. Les véliplanchistes ont aussi leur spot de prédilection sur l’île de Margarita. Les vents y sont fiables toute l’année, particulièrement soutenus de novembre à mai, avec des eaux sablonneuses et peu profondes, comme à El Yaque. Les débutants préféreront peut-être les vents plus calmes d’août à octobre, ou bien les séances matinales, quand le vent n’a pas encore atteint toute sa puissance.

Kayakiste au Venezuela

Envie de troquer l’eau pour la terre ferme ? Les sports de glisse ont aussi leurs versions terrestres, que ce soit sur les pentes enneigées ou le macadam. Un prochain dossier thématique consacré aux joies de la glisse les mettra justement à l’honneur ! À suivre…